Crise mondiale oblige, le secteur immobilier de la Manche est en pleine difficulté. Et ce n'est ni le retrait des anglais, ni la fermeture des entreprises dans les grandes villes qui va aider à résoudre ce problème. Heureusement, plusieurs mesures semblent avoir été adoptées pour ramener la situation à l'état normal, gageons que la reprise soit rapide et effective.
La Manche est un département dont les villes sont majoritairement rurales, rien de bien surprenant étant donné que c'est le premier département agricole de tout l'Hexagone, même si quelques villes portuaires à l'image de Cherbourg-Octeville apportent une gentille petite touche urbaine à ce département verdoyant. Sous un climat agréable, avec un hiver doux et un été tempéré, le département abrite quelques 489 000 habitants avec une densité de population d'environ 82 habitants par kilomètre carré. Les plus grandes villes de la Manche sont Cherbourg et Saint-Lô.
Secteur immobilier en difficulté
Le temps semble morose dans le monde immobilier de la Manche. Ce n'est pas la faute de ce département, puisqu'il y a peu de temps il était encore la destination très prisée des étrangers ayant voulu s'installer dans le pays, des expatriés qui ont participé grandement à la mise en valeur progressive de son parc immobilier. La situation actuelle semble résulter d'une crise mondiale que beaucoup n'a pas vu venir. Le secteur immobilier était l'un des secteurs les plus dynamiques sur le continent, il y a encore pas très longtemps, on parlait alors de bulle immobilière. Les offres en logements se sont triplées en quelques mois seulement alors que le nombre des ventes n'arrête pas de chuter, les prix baissent de plus en plus et les délais de vente s'allongent. De leurs côtés, les banques et les institutions financières semblent adopter une attitude de prudence en devenant beaucoup plus restrictives en matière d'accord de crédits. Malgré l'existence de garanties, un jeune célibataire ne peut plus espérer obtenir un prêt de plus de 150 000 ?. Mais la difficulté semble aussi préoccuper les anglais qui commencent peu à peu à céder leurs biens pour rentrer chez eux. En effet, la crise mondiale a provoqué une forte baisse du prix de l'immobilier en Grande Bretagne, présentant pour ces expatriés une opportunité en or pour faire une acquisition et y vivre de nouveau. Pour illustrer ce fait, l'Agence Century 21 parle même des cas d'anglais qui cèdent à 350 000 ? des logements et des terrains qu'ils ont acquis quelques années auparavant à 500 000 ?.
Cherbourg, crise et logements sociaux
La ville portuaire de Cherbourg, la plus grande agglomération du département, semble être le premier touché par cette crise immobilière. Les professionnels du secteur sont en difficulté mais ne s'avouent pas vaincus. Plutôt que de parler de crise, ils parlent de stabilisation du marché sans pour autant cacher leur pessimisme face à la situation actuelle. Ceux qui veulent céder leurs biens ont du mal à vendre et sont, la plupart du temps, obligé de revoir leurs prix à la baisse. Les acquéreurs ne se bousculent plus et deviennent plus exigeants. Depuis quelques temps, la ville a aussi subi la perte de beaucoup de ses entreprises, obligeant la plupart de ceux qui ont perdu leurs emplois à aller déménager ailleurs. De ce fait, le nombre d'habitats à vendre augmente de plus en plus contrairement aux nombres d'acquéreurs. Toute cette situation pousse beaucoup de gens à se tourner vers les marchés locatifs ainsi que les logements sociaux. Conscient de cette réalité, l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) décide de mettre en place un grand projet visant à créer un nouveau quartier urbain par le biais de la construction de 80 logements sociaux. Ces logements viendront donc s'ajouter aux 13 300 logements HLM déjà implantés dans la ville.
Saint-Lô, des solutions en marche
De son côté, la ville de Saint-Lô semble ne pas vouloir baisser les bras face à la situation qui prévaut. La mairie veut donner l'exemple en lançant son projet Agglo 21, un grand projet de technopole sur 200 ha qui va couvrir des usines, des centres de recherche et de formation. Et l'office Manche Habitat semble vouloir lui emboîter le pas. En effet, malgré l'existence des 4 000 logements HLM déjà en place, l'office s'est encore lancé dans d'autres projets comme la construction de 20 maisons individuelles et 20 appartements sur le site de la rue Dunant, les constructions sur le lotissement Clos Cauvin, les 20 logements individuels du côté de Sainte-Croix-La Madeleine ou encore le projet futuriste des Six Maisons Passives.
Perspective d'avenir
Pour essayer de remédier à la situation actuelle, avec le concours de l'Etat, les établissements financiers ont décidé et ont pris des mesures pour assouplir un peu leurs systèmes d'accords de crédits et ils ont même consenti à baisser les taux. Ceci afin de permettre aux ménages d'accéder à des propriétés qui sont restées trop longtemps vacantes. De leurs côtés, les experts ont évoqué une stabilisation des prix du loyer dans plusieurs villes. Mais même si la situation pourrait s'améliorer, il faut savoir que cette amélioration sera progressive, ce qui fait que les quelques mois à venir seront encore assez durs à passer.